L’union fait la force, et vous avez donc décidé d’entreprendre en commun. Mais comment organiser cette collaboration pour maximiser vos chances de succès ?  Voici 5 questions que vous devez absolument vous poser avant d’aller plus loin.

Combien d’associés ?

La réponse n’est pas aussi évidente qu’il ne semble de premier abord. Pour commencer, le nombre d’associés va influencer la dynamique de l’association: pair ou impair? Peu ou beaucoup? Tant les processus de décision que la manière de travailler seront très différents en fonction de ces deux paramètres. Combien chacun des associés apportera-t-il à l’affaire? Et quelle en sera la nature? Chacun peut en effet apporter quatre choses à l’entreprise:

  • de l’argent
  • du matériel, un local…
  • du travail
  • une clientèle

Si l’évaluation de l’apport en capital, et de l’apport “en nature” ne posent pas de problème sérieux, il en va tout autrement du travail et de la clientèle. Quelles règles fixer pour cette évaluation? Et comment ce rapport évaluera-t-il dans le temps? Et quel poids l’apport de chacun permettra-t-il d’exercer dans le processus de décision? Lorsque différents types d’apport s’entremêlent, il est important de bien régler tous les détails. En phase de démarrage, nous vous conseillons de faire en sorte que les apports en travail soit proportionnés aux apports financiers. En effet, lorsqu’un associé apporte beaucoup d’argent mais travaille peu, cela peut créer de sérieux déséquilibres. Si malgré tout les apports ne sont pas suffisamment proportionnels, pensez à mettre au point une règle pour évaluer le temps passé à travailler pour l’entreprise. De cette manière, vous disposerez d’un critère objectif avec lequel tout le monde a marqué son accord pour évaluer la part de chacun dans l’affaire.

Quelle rémunération ?

Indirectement liée à la question de l’apport, celle de la rémunération mérite également que vous vous y arrêtiez. Surtout les fondateurs ne travaillent pas autant les uns que les autres, ou que les barèmes pour évaluer la valeur de leur travail sont différents. Prenez le temps de vous mettre d’accord avant de vous lancer: vous éviterez ainsi de nombreux conflits.

Faut-il faire de l’optimisation fiscale ?

Beaucoup d’indépendants associés actifs ou administrateurs de société souhaitent recourir le plus possible à l’optimisation fiscale. Cependant, réunir les techniques d’optimisation fiscale de chaque associé, au sein de la société d’exploitation, risquent d’introduire des déséquilibres et des confusions patrimoniales. Sans compter le risque légal que les techniques d’optimisations trop hardies d’un des associés peut faire peser sur l’entreprise. Notre avis? Mieux vaut garder la structure de rémunération aussi simple que possible au sein de la société d’exploitation. Rien n’empêche chaque associé de créer sa société de management et de s’y livrer ensuite à l’optimisation fiscale qui lui convient le mieux.

Et en cas de problème ?

Derniers éléments cruciaux de votre réflexion, les événements exceptionnels:

  • l’indisponibilité temporaire ou définitive d’un associé suite à une maladie ou un accident. Faut-il ou non le remplacer? Qu’advient-il de sa rémunération? Et de sa participation (ou non) aux décisions stratégiques?
  • la sortie d’un associé: à quelles conditions se fera cette sortie? Comment déterminer la valeur des parts? Qui les rachètera? Et en cas de décès? Autant de questions que vous ne pouvez pas balayer d’un revers de la main. Gouverner, n’est-ce pas surtout prévoir?
  • l’entrée d’un nouvel associé: enfin, réfléchir déjà aux règles qui vous permettront d’accueillir un nouvel associé dans l’équipe vous permettra de vous concentrer uniquement sur l’aspect stratégique de la décision le moment venu.

Dernier conseil. Gardez en tête que deux cents ans de capitalisme ont forgé des usages et bonnes pratiques en matière d’association. N’hésitez pas à consulter un avocat, cela vous évitera de réinventer la roue dans la mise en oeuvre de votre pacte d’actionnaire. Les éléments du pacte d’actionnaire seront traités dans un prochain article.