Votre entreprise va plutôt bien, les commandes s’empilent, et vous vous retrouvez soudain face à un problème inédit: impossible de maintenir le rythme actuel sans engager. Mais est-ce le bon moment ? Et comment savoir si c’est la bonne décision ?

En tant qu’entrepreneur, vous vous retrouvez dans la même situation que le pilote d’un avion en passe de franchir le mur du son: l’appareil vibre, subit des soubresauts liés aux phénomènes thermodynamiques, devient plus difficile à contrôler… Et comme le pilote, vous avez deux options: réduire votre vitesse pour sortir de cette zone inconfortable, ou remettre des gaz pour franchir le mur du son. À vous de faire un choix.

Êtes-vous au maximum d’efficacité ?

Avant de vous lancer dans une procédure d’engagement, une première étape consiste à faire une radiographie du fonctionnement de votre entreprise: êtes-vous suffisamment efficace ? En clair, faites-vous le meilleur usage possible de votre temps? Vous pouvez gagner en efficacité de deux manières:

  • augmenter votre efficacité opérationnelle: vous pouvez bien sûr investir dans de meilleurs outils (voire dans l’automatisation de certaines opérations), mais votre efficacité opérationnelle dépendra aussi et surtout de l’organisation du travail. Parfois, restreindre votre zone de chalandise et optimiser vos trajets vous permettra par exemple de gagner un temps précieux, celui que vous perdiez auparavant en vous déplaçant.
  • augmenter votre efficacité administrative: votre comptable vous fait-il gagner du temps ou en perdre ? Pouvez-vous travailler avec lui de manière digitale ? Avez-vous déjà un logiciel de facturation? Votre banque vous permet-elle de faire rapidement vos opérations ? Avez-vous déjà rationalisé vos dépenses pour limiter le nombre de factures, par exemple grâce à une carte essence? Avez-vous sous-traité la prise de rendez-vous à un service de secrétariat en ligne ?

Êtes-vous prêt à diminuer vos prestations facturées et votre salaire ?

Si vous avez déjà engrangé tous les gains d’efficacité possibles, alors vous n’avez plus qu’un choix: revenir à votre vitesse de croisière ou engager. Mais l’engagement représente un nouveau défi, que nous pouvons résumer en une phrase:

Quoi qu’il advienne, vous n’arriverez pas d’un claquement de doigts à augmenter votre chiffre d’affaires jusqu’au niveau où il couvrira le coût de votre nouvelle recrue.

Vous risquez même une petite diminution du chiffres d’affaires dans un premier temps.:

  • Votre collaborateur, si compétent soit-il, devra en effet apprendre le métier. Non seulement il sera moins productif que vous, mais en plus vous devrez lui consacrer du temps, ce qui diminuera d’autant votre capacité de travail.
  • Vous devrez vous aussi apprendre à tirer le meilleur parti de ces bras supplémentaires: bien déléguer est un art, et vous ne le maîtriserez qu’à force d’essais et d’erreurs. La plus grosse d’entre elles? Prendre votre collaborateur pour un clone de vous-même: il n’a ni vos compétences, ni votre productivité, ni votre abnégation (il ne travaillera pas le dimanche, ni très tard le soir en semaine, à moins de lui payer ses heures supplémentaires).

Naturellement, ceci ne sera qu’une phase: petit à petit, votre chiffre d’affaires augmentera à nouveau, jusqu’à ce que vous atteigniez, puis dépassiez le seuil de rentabilité de votre engagement! C’est tout le mal que nous vous souhaitons.

Un dernier petit conseil ?

Un bon moyen de tester votre candidat à moindre risque est de recourir aux stages. Passer deux ou trois mois avec votre stagiaire vous permettra de mieux évaluer son potentiel comme future recrue. Cerise sur le gâteau, il vous permettra mais aussi de commencer sa formation et votre propre apprentissage à un moment où il ne vous coûte encore rien à part un peu de temps !